
En 2008, la Commission sur les déterminants sociaux de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publiait le rapport Combler le fossé en une génération, instaurer l’équité en agissant sur les déterminants sociaux de la santé qui reprenait les conclusions des plus récentes recherches réalisées sur ce thème. L’année suivante, dans le cadre du colloque de l’OTSTCFQ « Oser, agir », madame Monique Bégin, membre de la Commission, reconnaissait avec enthousiasme que les interventions des travailleurs sociaux s’inscrivent dans cette perspective et elle en appelait même à le manifester davantage!
Par la redéfinition du champ d’exercice articulé autour de la notion de fonctionnement social qui a été effectuée dans le cadre du projet de loi 21, l’OTSTCFQ souhaitait déjà s’inscrire dans cette orientation. Plusieurs travailleurs sociaux y ont répondu en plaçant un accent plus prononcé sur les contextes de vie des personnes dans le cadre de leurs évaluations et de leurs interventions. Le Bulletin précédent, et celui-ci, présentent plusieurs exemples de telles pratiques d’intervention sur les déterminants sociaux de la santé dans le cadre de différentes approches, méthodologies et secteurs d’intervention.
À l’Ordre, nous avons voulu soutenir ces interventions par différentes initiatives : élaboration de lignes directrices; publication de l’Énoncé de position sur l’intervention sociale, tenue du Symposium Santé mentale et intervention sociale, parution d’une série d’articles dans le Bulletin ainsi que sur d’autres tribunes. Dans cette mouvance, nous avons également multiplié les interventions auprès de différentes instances afin de faire valoir l’intervention sociale, la contribution des travailleurs sociaux, l’importance des services sociaux et la nécessité de politiques sociales orientées sur l’égalité.
Nous savons que des travailleurs sociaux se questionnent sur leur contribution parce qu’ils observent que la psychothérapie tend à devenir, dans certains milieux de pratique, l’intervention la plus valorisée pour aider les personnes aux prises, par exemple, avec des problèmes de santé mentale. S’il est vrai que la psychothérapie constitue un type d’intervention qui peut s’avérer très pertinent dans certaines situations, elle ne peut représenter la seule solution dans l’offre de services sociaux.
L’intervention sociale conserve toute sa pertinence et sa légitimité. N’avons-nous pas à le réaffirmer à nos collègues, à nos gestionnaires, à nos partenaires et à l’ensemble de la population? N’avons-nous pas à nous affirmer nous-mêmes davantage, à prendre notre place dans nos équipes ainsi que dans les différents programmes et services? Ce sont là les questions que nous proposons d’avoir en tête à la lecture du présent dossier.