Types de transitions

Certaines personnes souhaitent transitionner, ce qui signifie modifier certains aspects de leur personne afin de mieux refléter leur véritable identité de genre.

Notons que pour certaines personnes, mais pas pour toutes, la transition permet de réduire les expériences de dysphorie de genre.

Il faut aussi se rappeler que la transition d’une personne ne se fait pas nécessairement de façon linéaire. Lorsqu’une personne transitionne, elle le fait à sa façon. Enfin, même chez les personnes qui souhaitent entreprendre une forme ou une autre de transition, il est possible que des problèmes d’accès aux services, de coûts que cela implique ou encore d’expériences de rejet et de violence, que cela ne soit pas possible.

Transition sociale

La transition sociale consiste à exprimer son genre autrement que selon les normes et rôles associés au genre assigné à la naissance. Par exemple, l’adoption d’un prénom et de pronoms différents, le changement d’habillement, de gestion de la pilosité ou de maquillage, ainsi que le port de vêtements de compression de la poitrine (binders) ou des organes génitaux (gaffs) s’inscrivent dans la transition sociale.

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Transition légale

Le reflet du prénom et du genre d’une personne, sur ses documents d’identité, est extrêmement important. En montrant des pièces d’identité ne concordant pas avec leur expression de genre :

  • 1 personne trans sur 4 (25 %) est harcelée verbalement;
  • 1 sur 6 (16 %) se voit nier l’accès aux services ou bénéfices;
  • 1 sur 10 (9 %) se fait demander de quitter;
  • 1 sur 50 (2 %) est attaquée.

Les changements de mention de sexe et de noms sont des processus qui peuvent être longs et complexes. Pour obtenir des informations sur les différents processus, veuillez consulter le site de l’État civil.

Notons également que ces demandes de changement de sexe et de noms engendrent des coûts d’environ 150$, sans compter les frais auprès de chaque établissement nécessitant un changement (jusqu’à une trentaine d’établissements, ce qui peut représenter une somme importante.

De plus, certaines personnes pourraient faire face à des difficultés spécifiques, notamment :

  • Les personnes de moins de 14 ans, dont un des parent n’est pas avisé de la demande de changement ou n’y consent pas, à moins de faire appel à un tribunal;
  • Les personnes trans migrantes, qui ne peuvent obtenir un changement de mention de sexe qu’après l’obtention de la citoyenneté. Ces personnes font face à des situations de discrimination encore plus fréquentes, en raison de leur identité civile qui ne respecte pas qui elles sont.
  • Les personnes non binaires, puisqu’il n’est pas encore possible de changer de mention de sexe à l’État civil pour une mention autre que «homme» ou «femme». Ces personnes doivent donc choisir quelle mention de sexe leur est moins souffrante (celle assignée à la naissance ou l’autre option) et vivre quotidiennement avec la négation de leur identité.

Les personnes n’ayant pas les moyens financiers d’effectuer les changements.

Dessin de Leila, 13 ans.

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Transition médicale ou corporelle

Les bloqueurs de puberté ont pour effet de mettent la puberté en «veilleuse».  Par exemple, les menstruations s’arrêteront; les poils et la pomme d’Adam ne pousseront pas ou ne pousseront plus. Ces changements sont réversibles et permettent une plus longue exploration du genre, sans la pression ajoutée du développement de caractéristiques sexuelles secondaires indésirables.

L’hormonothérapie masculinisante ou féminisante permet de développer les caractéristiques sexuelles secondaires reflétant mieux le genre de la personne. Par exemple, la prise de testostérone chez le garçon trans augmentera sa pilosité, incluant au visage.

Les chirurgies de confirmation de genre, comme la mastectomie, la féminisation faciale, l’augmentation mammaire, l’hystérectomie, la vaginoplastie ou la phalloplastie modifient le corps de façon permanente.

  • Des chirurgies non-génitales sont parfois autorisées pour les personnes trans mineures.

Les perçages et les tatouages constituent d’autres formes de modifications corporelles permettant à certaines personnes trans de mieux exprimer leur genre.

Il faut dans la plupart des cas se déplacer à chaque institution et y montrer le certificat de changement de nom et/ou de mention de sexe. Dans certains cas, il faut aussi le nouveau certificat de naissance, d’autres cartes d’identité et le NAS.

Pour les personnes changeant leur nom ainsi que leur mention de sexe, n’oubliez pas de spécifier que le titre aussi doit être changé (ex. Madame ou Monsieur).

  • Au provincial
    • Certificat de naissance (à faire dès le début)
    • Certificat de naissance de ses enfants (si vous êtes un.e parent trans)
    • Certificat de mariage
    • Carte d’assurance maladie (le DEC les avise mais il faut quand même y aller)
    • Permis de conduire
    • Revenu Québec (se chargent d’aviser l’Agence canadienne du revenu)
    • Aide sociale, CSST
  • Au fédéral
    • Service Canada (le NAS ne change pas, mais les informations y étant associées oui)
    • Élections Canada
    • Passeport
  • Santé et services sociaux
    • Carte d’hôpital (avec la nouvelle carte d’assurance maladie)
    • Pharmacie (certaines acceptent de changer le nom apparaissant sur la prescription avant d’obtenir le certificat de changement de nom et/ou de mention de sexe)
    • Dossiers auprès de chaque professionnel
  • Vie en société
    • École (carte, code permanent, plateforme web, courriel)
    • Carte Opus, municipale, de bibliothèque, de centre sportif, de piscine…
    • Emploi
    • Bail
  • Finances et comptes
    • Cartes bancaires (besoin de 2 cartes d’identité à jour) et services bancaires virtuels
    • Assurances vie, médicales, logement, voiture…
    • Hydro-Québec (par la poste, avec les informations du compte ainsi qu’une photocopie du certificat de changement)
    • Cellulaire, Internet, Netflix et tout autre compte (avec la nouvelle carte bancaire)

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Citations

« Ces derniers mois, depuis les hormones, […] je constate vraiment un changement, même si ce n’est pas visible. Peut-être aussi les vêtements, peut-être que c’est d’autres choses, mais il y a comme… une diminution de dysphorie. »

– Anna, 25 ans, femme trans.

« J’ai la chance d’être né dans un corps assez androgyne, ce qui aide vraiment à mon acceptation corporelle. »

– Andy, 22 ans, personne non-binaire.

En discutant des difficultés d’obtenir une lettre de soutien :
« J’aimerais […], entre autres, quelqu’un qui puisse m’amener les changements dont j’ai besoin; […] un papier sur lequel il y aurait… Quelqu’un qui pourrait peut-être m’aider pour avoir mon changement [de mention de sexe]. Peut-être un psychologue, un médecin. »

– Coralie, 16 ans, fille.

« [La première fois que je suis sortie habillée en fille] j’ai comme attendu qu’il fasse très mauvais, donc il y avait très peu de monde dehors. »

– Marie, 24 ans, femme.

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LumièrePistes d’intervention

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Références

  • Coleman, E., Bockting, W., Botzer, M., Cohen-Kettenis, P., DeCuypere, G., Feldman, J., … Zucker, K. (2012). Standards of Care for the Health of Transsexual, Transgender, and Gender-Nonconforming People, Version 7. International Journal of Transgenderism, 13(4), 165-232. https://doi.org/10.1080/15532739.2011.700873
  • Directeur de l’état civil (2016). Changement de la mention de sexe. Repéré à http://www.etatcivil.gouv.qc.ca/fr/changement-Sexe.html
  • James, S. E., Herman, J. L., Rankin, S., Keisling, M., Mottet, L., & Anafi, M. (2016). The Report of the 2015 U.S. Transgender Survey. Washington, DC: National Center for Transgender Equality.
  • Ross, C. (2018). Inked Identity: How Tattoos Play a Role in the Development and Perception of Identity, Self, and the Body for Trans Men (Masters Thesis, Concordia University, Montreal).

 

Voir aussi :

 

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