Symposium santé mentale 2013
Le symposium Santé mentale et intervention sociale se déroulait à la Grande Bibliothèque du Québec, à Montréal, le 7 octobre 2013. Nous vous remercions d’avoir fait de l’événement un succès!
La santé mentale, une réalité éminemment sociale
Nous assistons à l’émergence d’un courant qui reconnait de plus en plus l’impact majeur des déterminants sociaux sur la santé mentale des personnes. Ce courant aborde la santé mentale comme étant une réalité éminemment sociale. L’intervention sociale, telle que pratiquée par les travailleurs sociaux – ouverte sur la pluralité des savoirs et la collaboration interprofessionnelle – s’inscrit dans ce courant et contribue à son rayonnement.
Comment alimenter ce courant pour qu’il s’enracine dans les pratiques professionnelles et se traduise par des services à la hauteur des besoins en santé mentale?
Cet évènement est ouvert à tous : professionnels issus du domaine des relations humaines et de la santé mentale, partenaires des milieux institutionnels, communautaires, d’enseignement et de recherche ainsi que les étudiants.
Conférenciers
M. Vincent DE GAULEJAC, sociologue clinicien et professeur de sociologie à l’UFR de Sciences Sociales de l’Université Paris – Diderot;
Sociologue clinicien, directeur du Laboratoire de changement social et professeur à l’Université Paris VII Denis-Diderot. Il est membre fondateur de l’Institut international de sociologie clinique et auteur d’une quinzaine d’ouvrages dont La névrose de classe, Les sources de la honte, Le coût de l’excellence (en collaboration avec Nicole Aubert), La société malade de la gestion et Qui est « JE »?
Il anime régulièrement des groupes d’implication et de recherche à Montréal et à Québec sur différents thèmes, dont « Roman familial et trajectoire sociale », « Que faire face à la souffrance au travail », « Violence de la réussite, violence de l’échec ».
M. Henri DORVIL, T.S., Ph.D., professeur à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal;
Travailleur social, titulaire d’un doctorat en sociologie, auteur et professeur à l’École de travail social de l’UQAM, il a exercé comme clinicien dans divers établissements psychiatriques dont l’Hôpital L.-H.-Lafontaine.
Ses travaux de recherche sont en lien étroit avec les déterminants sociaux de la santé et de la santé mentale. Ils portent notamment sur la stigmatisation associée aux troubles mentaux dans les domaines du logement, de l’emploi et des médias de masse.
Il dirige toujours la collection Problèmes sociaux et interventions sociales aux Presses de l’Université du Québec. Il est également chercheur au Groupe de recherche sur les aspects sociaux de la santé et de la prévention (GRASP), Centre FCAR de l’Université de Montréal.
M. Marcelo OTERO, Ph,D., professeur au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal;
Professeur au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal. Il est chercheur au CRI (Collectif de recherche sur l’itinérance, la pauvreté et l’exclusion sociale), au MÉOS (Groupe d’étude sur le médicament comme objet social) et au CHRS (Centre d’histoire des régulations sociales).
Il a publié notamment, Les règles de l’individualité contemporaine, PUL, 2003; L’ombre portée: l’individualité à l’épreuve de la dépression, Boréal, 2012 et Qu’est-ce qu’un problème social aujourd’hui. Repenser la non-conformité (avec Shirley Roy), PUQ, 2013.
M. Nicolas MOREAU, Ph.D., professeur à l’École de travail social de l’Université d’Ottawa;
Professeur adjoint à l’École de service social de l’Université d’Ottawa. Ses recherches peuvent être déclinées en deux axes. Le premier a trait à l’étude du champ de la santé mentale et de ses modalités d’intervention avec en toile de fond les questions portant, d’une part, sur la médicalisation et la psychologisation du social et, d’autre part, sur la frontière entre « normalité », « déviance » et « pathologie ».
Le deuxième axe réfère à l’analyse des pratiques sportives en tant qu’outil de développement psychosocial. Son ouvrage le plus récent, publié aux Presses de l’Université du Québec, date de quelques semaines : La souffrance à l’épreuve de la pensée (co-direction avec Katharine Larose-Hébert) et tente précisément de comprendre la place et la signification de la souffrance dans les sociétés contemporaines occidentales.
Mme Christine ARCHAMBAULT, travailleuse sociale, conseillère clinique en santé mentale au CSSS du Sud-Ouest.
Travailleuse sociale, intervenante, formatrice et chargée de cours à l’UdM, elle est conseillère clinique en en santé mentale, services généraux et dépendance au CSSS Sud-ouest-Verdun.
Elle possède plus de 30 ans d’expérience comme travailleuse sociale auprès des personnes utilisatrices de services en santé mentale et privilégie l’approche axée le rétablissement et l’appropriation du pouvoir des personnes, des communautés et des organisations.
Dr André DELORME, psychiatre, directeur national de la santé mentale du ministère de la Santé et des Services sociaux.
Psychiatre, il a été directeur des services professionnels et hospitaliers, à Granby, de 1998 à 2001, puis clinicien et chef de département, de 1994 à 2002. Il est toujours membre de l’équipe de suivi intensif et suit une cohorte de patients atteints de schizophrénie et de maladie affective bipolaire. Il a également été chef du département de psychiatrie du CHUM, de 2002 à 2004.
Depuis 2004, il est directeur national de la santé mentale du ministère de la Santé et des Services sociaux, où il a été responsable de la rédaction et de la mise en œuvre du Plan d’action en santé mentale 2005-2010 – La force des liens.
Programme
Voici la programmation complète de la journée :
8 h 30 ACCUEIL ET INSCRIPTION
10 h 00 PRÉSENTATION DE LA JOURNÉE
Animation : Sylvie BEAUCHAMP, Ph.D., chercheure à l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS).
10 h 15 CONFÉRENCE D’OUVERTURE
M. Vincent DE GAULEJAC, sociologue clinicien et professeur de sociologie à l’UFR de Sciences sociales de l’Université Paris – Diderot.
La société malade de gestion
Vincent De Gaulejac observe que la gestion tend à envahir l’ensemble de l’univers social : « Non seulement faut-il gérer sa carrière, mais également apprendre à gérer ses émotions, ses sentiments, son stress, sa famille, etc. Le moi de chaque individu est devenu un capital qu’il faut faire fructifier ».
Gérer les personnes et leurs activités comme on gère une entreprise n’est pas sans conséquence. L’idéologie managériale serait-elle responsable d’un certain nombre de problématiques que l’on associe à la santé mentale (dépression, épuisement, suicide, harcèlement, etc.)? Vincent De Gaulejac répond oui, sans hésiter. Cette conférence ne laissera personne indifférent et donnera assurément le ton à toute la journée.
11 h 15 PÉRIODE DE QUESTIONS ET D’ÉCHANGES
12 h 00 DINER LIBRE
13 h 30 TABLE D’ÉCHANGES
Panélistes :
M. Henri DORVIL, Ph. D., T.S., professeur à l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal;
M. Marcelo OTERO, Ph. D., professeur au département de sociologie de l’Université du Québec à Montréal;
M. Nicolas MOREAU, Ph. D., professeur à l’École de Service social de l’Université d’Ottawa;
Mme Christine ARCHAMBAULT, travailleuse sociale, conseillère clinique en santé mentale au CSSS du Sud-ouest.
Avant d’échanger entre eux, et avec les participants, nos quatre conférenciers prendront la parole à tour de rôle pour présenter leur point de vue concernant la santé mentale comme phénomène social.
Henri Dorvil introduira la table d’échange en portant un regard historique sur les inégalités sociales ainsi que sur les déterminants sociaux de la santé et leurs impacts sur la santé mentale des personnes. Il démontrera que dans ce domaine, le travail social a contribué à l’avancement des connaissances, des pratiques professionnelles ainsi que des politiques sociales.
Marcelo Otero insistera davantage sur la santé mentale en tant que problème social. Il expliquera en quoi l’impératif de conformité aux normes sociales actuelles a un impact majeur sur les personnes. Il illustrera comment certains problèmes de santé mentale, comme la dépression, sont des produits du contexte social contemporain.
Nicolas Moreau abordera la santé mentale sous l’angle de la souffrance sociale. Il fera notamment ressortir certains effets de la prédominance du discours médical et psychologique sur les pratiques professionnelles.
Christine Archambault suggérera certaines pistes pour agir sur les déterminants sociaux de la santé mentale dans les interventions directes auprès des personnes. S’appuyant sur son expérience professionnelle, elle relèvera les conditions favorables pour ce faire.
15 h 40 ALLOCUTION FINALE
Dr. André DELORME, psychiatre, directeur national de la santé mentale, ministère de la Santé et des Services sociaux; responsable de la rédaction et de la mise en œuvre du Plan d’action en santé mentale 2005-2010 – La force des liens.
16 h 00 LANCEMENT OFFICIEL D’UN DOCUMENT
L’OTSTCFQ lance un énoncé de position sur l’intervention sociale individuelle en santé mentale.
Présentation par le président de l’Ordre, M. Claude LEBLOND, T.S., M.S.s., le tout suivi d’un vin d’honneur et d’un cocktail dînatoire.
18 h 00 FIN DE L’ACTIVITÉ
Webdiffusion
Pour voir les différentes conférences présentées lors du symposium Santé mentale et intervention sociale, cliquez sur le lien approprié :
- Vincent DE GAULEJAC – La société malade de gestion Accéder à la vidéo
- Henri DORVIL, T.S. – Inégalités sociales, déterminants sociaux de la santé, travail social Accéder à la vidéo
- Marcelo OTERO – Normativités sociales, santé mentale, problème socia Accéder à la vidéo
- Nicolas MOREAU – Santé mentale, souffrance sociale, pratiques professionnelles Accéder à la vidéo
- Christine ARCHAMBAULT, T.S. – Déterminants sociaux de la santé, intervention en santé mentale, travailleurs sociaux Accéder à la vidéo
- Claude LEBLOND, T.S., président de l’Ordre – Lancement de l’énoncé de position « L’intervention sociale individuelle en santé mentale dans une perspective professionnelle » Accéder à la vidéo