Dominique Demers, T.S.

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Je suis travailleuse sociale depuis 11 ans et j’ai été, auparavant, intervenante pendant 20 ans. J’exerce dans le domaine de la pédopsychiatrie, j’interviens tant auprès des jeunes que de leurs parents et des collaborateurs : intervenants scolaires, CLSC, DPJ, Centre jeunesse. Je suis basée à l’hôpital de Rivière-des-Prairies, à l’urgence et à l’unité d’hospitalisation brève, et je travaille avec une équipe de feu.  

J’ai choisi cette profession parce que j’ai toujours voulu aider les gens à être en harmonie avec eux-mêmes et leur milieu. J’ai à cœur de les informer sur leurs droits, leurs problématiques, de les soutenir afin qu’ils soient bien dans leur peau, conscients de leurs difficultés, mais aussi, et surtout, de leurs forces. 

Parmi les choses qui me rendent particulièrement fière, c’est assurément de voir un jeune et sa famille communiquer plus efficacement, mieux se comprendre et voir poindre l’espoir dans leurs yeux lorsque ce jeune reçoit son congé d’hôpital après une crise suicidaire. 

Mon plus grand défi consiste à remplir mes obligations professionnelles au mieux de mes compétences, dans un contexte de manque de personnel et de surcharge de travail, tout en conciliant au mieux mes vies professionnelle et familiale. 

Difficile de donner une idée de mon travail au quotidien parce que les journées se suivent et ne se ressemblent pas. À l’urgence d’un hôpital, on sait quand on arrive, mais on ne sait jamais quand on pourra quitter et on ne sait jamais à quoi s’attendre. Exemple? Un jeune de 14 ans se présente à nous, en crise. On doit vite pouvoir déterminer s’il représente un risque pour lui-même ou pour autrui. Il faut rapidement tenter d’établir un lien avec lui, ceux qui l’accompagnent, pour les valider, tenter de les rassurer et prendre, avec le médecin et les autres membres de l’équipe, la meilleure décision quant à la suite des choses. Dans les cas où il faut aller vers l’hospitalisation, il faut alors gérer le stress de la séparation. Souvent, tout se joue en quelques minutes, jusqu’à ce qu’un autre cas se présente. 

L’idée préconçue la plus persistante que j’aimerais déconstruire quant à ce que font les travailleuses sociales, c’est que nous ne faisons que placer des enfants, souvent, contre la volonté des parents dépassés par les événements. C’est faux et surtout réducteur pour une profession si passionnante et si bénéfique pour la population en général.