M. Gilles Rondeau

Décès d’un pionner du travail social au Québec

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C’est avec tristesse que l’Ordre a appris récemment le décès de M. Gilles Rondeau, travailleur social émérite, survenu le 14 février dernier.

Membre de l’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec pendant près de 55 ans, M. Rondeau s’est activement engagé, tout au long de sa carrière, dans l’évolution, le développement et la professionnalisation du travail social au Québec.

Président de l’Ordre de 1994 à 1996, M. Rondeau a, au fil des ans, été impliqué dans de nombreuses instances telles que le comité de la formation et le conseil de discipline, en plus de participer à plusieurs conférences en partenariat avec l’Ordre et d’agir à maintes reprises comme président de jurys. Chercheur engagé, il a publié de nombreux articles et a également assumé la présidence du comité de rédaction de la revue Intervention, revue scientifique et professionnelle publiée par l’Ordre.

Professeur pendant près de 40 ans et directeur de l’École de travail social de l’Université de Montréal pendant huit ans, M. Rondeau a contribué à former des générations de travailleuses sociales et de travailleurs sociaux ainsi qu’à l’avancement des connaissances et des pratiques sur ses deux sujets de prédilection : la violence conjugale et familiale et le bien-être des hommes. Il s’est ainsi particulièrement investi dans la recherche sur les conjoints violents, sur les programmes qui leur sont destinés et sur la santé et le bien-être des hommes.

Gilles Rondeau a d’ailleurs été parmi les instigateurs de la première équipe de recherche au Québec portant les masculinités, nommé Masculinités et société, et l’un des membres fondateurs du Centre de recherche sur la violence familiale et la violence faite aux femmes (CRI-VIFF), au sein duquel il a occupé le poste de directeur adjoint de 2003 à 2005. Il a également été président du comité scientifique de Résovi (Réponses sociales à la violence envers les femmes) et responsable de l’équipe Victoire (Violence conjugale : transformer et orienter par l’intervention et la recherche).

M. Rondeau a, tout au long de son parcours, multiplié les engagements au sein de divers comités et conseils d’administration d’organismes communautaires et de fondations.

Il a par ailleurs intégré, en 2004, le comité d’experts sur la modernisation de la pratique professionnelle en santé mentale et en relations humaines, le « Comité Trudeau », qui a joué un rôle décisif dans le contenu du projet de loi 21 modifiant le Code des professions et d’autres dispositions législatives dans le domaine de la santé mentale et des relations humaines, adopté en 2009.

Cette même année, l’Ordre lui décerna la plus haute distinction pouvant être accordé à un membre et visant à reconnaître sa contribution exceptionnelle à l’avancement du travail social, soit le titre de membre émérite.

Quelques années plus tard, Gilles Rondeau a également reçu le Prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec 2015, plus haute distinction offerte par l’organisation qui reconnait la contribution remarquable d’un professionnel au développement du système professionnel québécois et à son rayonnement.

L’Ordre veillera à rendre un hommage posthume à M. Rondeau et tient à offrir ses plus sincères condoléances à sa famille et ses proches.

« Le travail social, c’est l’humain avant tout, c’est un parti pris pour les défavorisés, c’est la personne considérée dans son milieu, c’est la justice sociale, c’est un travail pour créer un monde où chacun a une place, est intégré à la société, peut y contribuer, bref, un monde meilleur », Gilles Rondeau, extrait de l’allocution prononcée lors de la remise du Prix Mérite CIQ 2015.