La revue Intervention vous propose une série d’ouvrages portant sur les grands thèmes de l’heure pouvant intéresser les travailleurs sociaux et les thérapeutes conjuguaux et familiaux.
Nos suggestions ce mois-ci
Le témoignage sexuel et intime, un levier de changement social?
Maria Nengeh Mensah (sous la dir.), Presses de l’université du Québec, 2017
On assiste aujourd’hui à une prolifération, dans l’espace public, de récits personnels portant sur la sexualité, l’intimité et l’inclusion sociale. Ces récits abordent l’orientation sexuelle, l’expression de genre, la séropositivité au VIH, le travail du sexe, etc. Leurs thèmes sont tabous et les sujets parlant sont couverts d’opprobre, que ce soit à travers la criminalisation, la pathologisation ou la stigmatisation. Cependant, les histoires véhiculées participent à l’expansion d’un discours sur la justice sociale, lequel s’inscrit dans le sillage des différentes formes d’intervention et d’action sociales menées par des groupes minoritaires. Au-delà des individus et à travers le récit au « je » s’exprime une parole collective qui porte non seulement des identités et des valeurs singulières, mais aussi des manœuvres politiques et une volonté de changement. Émergent des « cultures du témoignage » qui impliquent les témoins, les personnes qui sollicitent les témoignages, celles qui les consomment et l’environnement social et médiatique dans lequel ces récits prennent effet.
L’institution éventrée. De la socialisation à l’individuation.
Sous la direction de Marcelo Otero, Audrey-Anne Dumais Michaud et Romain Paumier, Presses de l’université du Québec, 2017
Qu’est-ce qu’une institution aujourd’hui ? Les conceptions théoriques de l’institution sont aussi variées que les représentations mobilisées par les intervenants sociaux dans le feu de l’action. Le mur fermé est allié à la rue ouverte, la coercition à l’autonomie, l’encadrement à l’accompagnement, le tribunal au thérapeutique, l’hôpital à l’art, le médicament à la toxicomanie, la responsabilisation à la liberté. L’institution actuelle semble éventrée de sa substance normative qui se redistribue inégalement sur une série d’instances et de dispositifs intermédiaires qui intègrent autant des fonctions classiques (éduquer, contrôler, soigner, punir, etc.) que des stratégies novatrices (accompagner, autonomiser, responsabiliser, réduire les méfaits, etc.). Toutefois, ces nouvelles instances et dispositifs ne dessinent-ils pas les contours communs d’une individualité sociale qu’on veut soutenir et promouvoir ? Dans le présent ouvrage, théoriciens et intervenants du domaine social tentent de mettre en lumière, de comprendre et de problématiser le « nouvel esprit » de l’institution
L’engagement de la personne dans les soins de santé et de services sociaux. Regards croisés France-Québec.
Sous la direction de Sébastien Carrier, Paul Morin, Olivia Gross et Xavier de la Tribonnière. Presses de l’université du Québec, 2017.
La valorisation des savoirs expérientiels, la coproduction et l’évaluation des effets sont des concepts de plus en plus présents dans les réflexions touchant l’intervention médicale ou psychosociale. Ces notions forment un nouveau paradigme : rattachées à des approches générales comme la personnalisation ou à des méthodes de travail comme le patient partenaire ou l’éducation thérapeutique, elles favorisent les partenariats et les échanges entre la recherche, la clinique, les utilisateurs de services et l’enseignement. Le présent ouvrage est né des Rencontres scientifiques universitaires Montpellier- Sherbrooke, tenues en juin 2015, pendant lesquelles chercheurs, gestionnaires, intervenants et bénéficiaires se sont réunis pour réfléchir et débattre sur le thème de la participation et de l’engagement des usagers dans leur propre expérience d’intervention médicale ou psychosociale. Il met en perspective des pratiques, des recherches, des projets et des expériences issus du champ de la santé et de celui des services sociaux, tant en France qu’au Québec. Il saura intéresser les praticiens, chercheurs, étudiants et gestionnaires de ces deux domaines d’intervention.
Accompagner le projet de formation pratique en en travail social. Complexité-Enjeux-Défis.
Sous la direction de Sacha Genest Dufault, Annie Gusew, Ève Bélanger et Isabelle Côté, Presses de l’université du Québec, 2017.
Au Québec, la formation pratique occupe une place centrale dans le parcours scolaire des étudiants en travail social. Elle se situe au cœur du processus d’intégration théorie-pratique et s’avère essentielle au développement de praticiens réflexifs, engagés et critiques. L’accompagnement en formation pratique est complexe, notamment au regard de ses enjeux – diversité des lieux de stage, nombre élevé d’acteurs impliqués, situation de vulnérabilité de certaines clientèles, etc. – et de ses défis.
Comment accompagner les étudiants dans l’acquisition de compétences professionnelles et dans le processus de responsabilisation ? Comment les soutenir quand des enjeux personnels et professionnels émergent au contact de personnes, de familles, de groupes ou de communautés en situation de vulnérabilité ? Comment les aider à faire face aux défis que posent les conditions actuelles de la pratique ?
Pistes de lecture
Si vous êtes membre de l’Ordre, et que vous désirez produire une piste de lecture pour l’un des titres présentés, nous vous invitons à nous contacter en utilisant le formulaire de contact.
La rédaction d’une piste de lecture touche deux activités admissibles du règlement sur la formation continue de l’Ordre. Premièrement, la seule lecture d’ouvrage correspond à une activité d’autoapprentissage (article 3.8) pour laquelle un maximum de 15 heures de formation continue (HFC) est accepté. Une heure de lecture équivaut à une HFC. Deuxièmement, la rédaction d’une piste de lecture publiée dans la revue Intervention correspond à une activité de rédaction d’article ou d’ouvrage (article 3.4) et ne comporte aucune limite maximale d’HFC acceptées dans le cadre de l’application du Règlement.