Pauline Eberhart, T.S.

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Je suis travailleuse sociale depuis 10 ans dans le réseau de la santé et des services sociaux. Dans un premier temps, j’ai travaillé en milieu hospitalier en santé physique. Depuis environ deux ans, je travaille au service d’expertise psychosociale et de médiation familiale au CIUSSS du Centre-Sud de Montréal. De ce fait, je travaille avec les familles, les parents séparés et leurs enfants. Je suis également médiatrice familiale (sous engagements)  

Parallèlement à cela, j’exerce en pratique privée en offrant du soutien auprès d’un public diversifié rencontrant différentes problématiques psychosociales. J’ai choisi le travail social comme profession parce que j’ai toujours cru aux forces des personnes et à leur capacité d’apporter un changement dans leur vie. 

Ce qui me rend particulièrement fière, professionnellement, c’est d’accompagner des personnes, d’être le témoin privilégié de leur évolution et de les aider à faire en sorte que leurs droits soient respectés. 

Lors d’un processus d’expertise psychosociale, j’évalue l’ensemble de la situation sociale et familiale de l’enfant dont la garde et/ou les droits d’accès sont l’objet d’un litige entre ses parents. Pour ce faire, je consulte le dossier légal et j’effectue des entrevues au bureau ou à domicile, si nécessaire avec les parents, les nouveaux conjoints et avec l’enfant lui-même. Je consulte et communique auprès des professionnels impliqués dans la vie de l’enfant et des parents. Je communique avec les autres professionnels ou partenaires impliqués afin de connaître les enjeux et les besoins spécifiques des membres de la famille. Lors de mon rapport, j’émets des recommandations et je souligne les forces et défis individuels, parentaux et coparentaux ainsi que les besoins de leurs enfants. L’objectif principal étant d’évaluer les familles et de fournir au tribunal, aux parents et aux avocats de l’information et des recommandations objectives dans le meilleur intérêt des enfants. 

Mon plus grand défi professionnel, c’est d’expliquer les enjeux psychosociaux en termes de dynamique familiale lors de mes témoignages au tribunal, de façon neutre et objective, évitant ainsi d’être instrumentalisée dans un processus légal et litigieux. 

Si je pouvais déconstruire ne serait-ce qu’une idée préconçue au sujet des travailleurs sociaux, et je suis sûre que beaucoup de mes collègues seront d’accord avec moi, ce serait que nous ne sommes pas des voleurs d’enfants. C’est faux et c’est méprisant aussi pour le travail extraordinaire que font les travailleuses sociales en protection de la jeunesse.