Oui à la psychothérapie, mais pas au détriment des services sociaux

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L’Ordre a reçu de nombreux commentaires suite à la publication de son communiqué en réaction au nouveau programme public de psychothérapie annoncé récemment. Vous avez été entendus et nous sommes sensibles à vos inquiétudes. D’ailleurs, ces préoccupations font écho à celles que vous m’avez partagées lors de mes visites sur le terrain. Ces témoignages en faveur des services publics vous honorent et nous apprécions vivement vous sentir solidaires dans ce mouvement.

En réponse à vos craintes, il me semble important de vous expliquer plus clairement la position de l’Ordre et de vous rassurer quant à son appui indéfectible au réseau de services publics. Ce dernier constitue un fleuron de la société québécoise et un rempart parmi les plus importants pour la protection du public. C’est pourquoi l’Ordre saisit toutes les opportunités de réitérer l’importance de soutenir et même de développer l’accès à ces services (voir, à titre d’exemple, quelques interventions listées à la fin de ce texte).

Pour une offre diversifiée et complémentaire en santé mentale

Depuis 2012, le gouvernement a choisi d’encadrer la pratique de la psychothérapie. Son exercice est désormais réservé aux détenteurs du permis, soit les psychologues et les médecins mais également divers professionnels dont les thérapeutes conjugaux et familiaux et les travailleurs sociaux (dans la mesure où ils possèdent les compétences nécessaires).

Pour l’Ordre, en cohérence avec la perspective et les valeurs qui vous sont chères, l’intervention sociale est essentielle. Une très grande partie des problèmes, tant en santé physique qu’en santé mentale, est directement liée au contexte de vie. C’est pourquoi l’Ordre réitère continuellement l’importance d’intervenir sur les déterminants sociaux. C’est ce que nous avons défendu historiquement et cela demeure un de nos engagements prioritaires.

Toutefois, la psychothérapie est un besoin important au sein de la population. Aussi, dans une perspective de protection du public, nous accueillons favorablement ce nouveau programme. En intégrant la psychothérapie à la couverture publique, l’État répond aux besoins des personnes plus vulnérables (ne détenant pas d’assurances privées).

Les services publics en santé mentale doivent constituer un continuum de soins. Au bénéfice de la population, les professionnels, tout comme les ordres dont ils relèvent, doivent préconiser une approche de collaboration et d’ouverture plutôt qu’agir dans un esprit de concurrence. À notre avis, le nouveau programme est un effort en ce sens.

D’ailleurs, depuis 2014, nous travaillons de concert avec les autres ordres professionnels du domaine de la santé mentale et des relations humaines, à établir un consensus sur les frontières entre les interventions cliniques disciplinaires et la psychothérapie. Les travaux visant une compréhension commune de la définition de la psychothérapie au plan opérationnel devraient arriver à terme au cours des prochains mois.

Quelques informations sur le programme

Le programme annoncé est calqué sur une expérience menée durant 10 ans en Angleterre par le National Institute of Mental Health of England.

Les services en psychothérapie seront accessibles dans les cabinets privés, mais également dans le réseau des groupes de médecine familiale (GMF) où de nombreux travailleurs sociaux exercent déjà.

En terminant, aucun plan de mise en œuvre n’a encore été présenté. Aussi, beaucoup de précisions sur le programme sont à venir et plusieurs ajustements seront probablement nécessaires, considérant les nombreux défis qu’implique cette nouvelle couverture. Nous suivons de près ce dossier et vous tiendrons régulièrement informés des développements.


La psychothérapie exercée par les membres de l’Ordre

637 membres de l’Ordre détiennent le permis de psychothérapeute.
Parmi ceux-ci :
•    418 travailleurs sociaux
•    128 thérapeutes conjugaux et familiaux
•    91 portant les deux titres


Quelques références sur le programme

Quelques interventions de l’Ordre en faveur du réseau de services publics :

Et en faveur de l’intervention sociale en santé mentale :