C’est sur ces mots que la présidente de l’Ordre, Guylaine Ouimette, T.S., a ouvert la première partie des journées professionnelles «Le travail social dans tous ses états», le vendredi 2 novembre. Mme Ouimette s’est réjouie du taux de participation record, pour un événement de l’Ordre, soit 500 personnes. Vendredi soir, et samedi toute la journée, des passionnés de travail social ont défilé sur scène et par vidéo pour mettre en lumière la pertinence, la spécificité et la diversité de la profession. Dans l’ambiance ludique et quasi magique de la TOHU, les participants en ont eu plein la vue et les oreilles. En un mot, comme l’a souligné Mme Ouimette, cet événement va assurément marquer l’histoire du travail social au Québec.
Nous vous proposons un album photo illustrant tant les moments clés de l’évènement, ainsi qu’une série de textes mettant en lumière les principaux éléments de contenu.
20 ans plus tôt, le travail social à l’aube du 3e millénaire
Mme Ouimette a rappelé aux participants qu’en 1998, l’Ordre, en partenariat avec le RUFUTS, conviait les forces vives du travail social à des états généraux afin de faire le point sur la profession à l’aube du 3e millénaire. Vingt ans plus tard, observe-t-elle, plusieurs questions demeurent d’actualité : la profession est‑elle toujours aussi pertinente alors qu’émergent sans cesse de nouvelles problématiques? Quels sont les impacts des transformations structurelles et organisationnelles dans le réseau? Quelle est la place du jugement professionnel dans un contexte de plus en plus encadré, technicisé? En réponse à ces constats, 20 ans plus tard, le travail social est plus pertinent que jamais pour l’ensemble de la population et encore davantage pour les personnes vulnérabilisées et fragilisées pour lesquelles, bien souvent, les travailleurs sociaux sont une source d’espoir.
Un socle large et solide : l’identité professionnelle
La présidente a rappelé que l’engagement indéfectible des travailleurs sociaux envers l’être humain s’appuie sur « ce socle large et solide qu’est l’identité professionnelle qui nous définit, qui nous distingue, et qui fait de nous de véritables travailleuses sociales, de véritables travailleurs sociaux ». Madame Ouimette poursuit ainsi : « c’est cette même identité professionnelle qui nous permet de rester debout, bien droit, pour réclamer le respect de nos conditions de pratique, le respect de nos obligations déontologiques, lesquelles, faut-il le rappeler, ne sont pas là pour nous servir, mais bien pour servir la population que nous avons le privilège et le devoir d’aider, d’accompagner et de protéger ».
Le programme en rafale
Louis T : un regard nouveau et amusant
L’humoriste Louis T a déstabilisé l’auditoire en abordant différentes questions allant de l’accès aux soins de santé aux fréquents dérapages que l’on observe sur les médias sociaux, en passant par les commentaires aussi virulents que pathétiques des touristes québécois sur TripAdvisor. Par sa conception à la fois très pragmatique et ludique, il a offert un éclairage nouveau et surtout très drôle sur certaines réalités.
Annie Pullen Sansfaçon et l’approche anti-oppressive auprès des jeunes trans
Par le truchement de trois vidéos, Annie Pullen Sansfaçon a livré un témoignage complet sur l’anti-oppression, une pratique qui vise à favoriser le développement des capacités des personnes et leur empowerement et sur laquelle elle fonde toutes ses actions comme praticienne et chercheuse. Ses travaux réalisés avec les jeunes trans ont donné lieu à des initiatives telles que l’organisme Enfants transgenres Canada. Les participants ont pu faire la connaissance de Sam, un outil développé pour les enfants afin de lutter contre la transphobie.
Consultez le dossier Pratiques anti-oppressives auprès des jeunes trans pour prendre connaissance des vidéos.
Kharoll-Ann Souffrant – Le pouvoir du social et le monde peu exploré de la relève
Détentrice du prix Relève 2018 de l’OTSTCFQ et candidate à la maîtrise en Travail social à l’université McGill, Kharoll-Ann Souffrant, T.S., nous a transporté dans le monde peu exploré de la relève en livrant un témoignage intime sur son parcours personnel, académique et professionnel. Elle nous a démontré comment les obstacles rencontrés se sont avérés des leviers pour développer des forces sur lesquelles elle fonde aujourd’hui sa posture professionnelle comme travailleuse sociale.
Le Cirque Hors-piste : une performance éblouissante et touchante
Par son mode d’intervention, le cirque social privilégie les arts du cirque comme outil principal pour favoriser le développement d’individus – et plus particulièrement de jeunes – qui vivent ou ont vécu des situations psychologiques, physiologiques ou sociales particulières. Ces jeunes sont encadrés à la fois par des spécialistes du cirque et par des intervenants sociaux. Le cirque Hors-piste, seul organisme dédié au cirque social au Canada, offre donc un espace alternatif et inclusif de création à des jeunes ayant un parcours de vie marginalisé. Narrée par la chercheuse Jacinthe Rivard, la prestation de ces jeunes a permis aux participants de voir clairement toute la portée que peut offrir cette forme d’intervention.
Des mots pour faire une différence, par David Goudreault
David Goudreault, T.S., a ouvert la deuxième journée avec panache. Il a soufflé l’auditoire, le faisant basculer de l’émotion au rire, du clinique au poétique. Il a su rendre accessibles et compatibles les univers parallèles que sont la littérature et le travail social. Les participants ont reconnecté avec leur propre sensibilité et M. Goudreault les a encouragés à s’approprier les mots comme moyen d’intervention. Il a été remercié par des applaudissements nourris, et la longue file devant sa table durant les pauses témoignait de l’engouement qu’il a suscité!
L’art de se maintenir dans tous ses états, par Stéphane Richard, T.S.
Il existe un monde entre la conception idéale du travail social que peuvent avoir les étudiants et la réalité de la pratique. À partir de ses constats et de ses résultats de recherche, Stéphane Richard, T.S., a relaté ce choc du contraste pour les nouveaux travailleurs sociaux et les stratégies qu’ils emploient pour composer avec les contraintes et les exigences des milieux de pratique. Il a invité les participants à garder l’esprit ouvert pour demeurer engagés et passionnés.
Voix à l’intelligence collective: l’état du social au Québec
On ne peut donc pas s’intéresser à l’état du travail social sans s’attarder à l’état du social au Québec. Pensons seulement aux orientations sociopolitiques et économiques de l’État, fondées sur la mondialisation et le néo-libéralisme qui ont frappé de plein fouet la pratique du travail social, et particulièrement ces dernières années. Comprendre le travail social, aborder ses enjeux actuels et ses perspectives d’avenir nécessite de porter un regard sur le contexte social, économique et politique dans lequel ils s’inscrivent; autant de défis et de sujets sur lesquels nous avons demandé à trois experts dans le domaine du social, Nancy Neamtan, Denis Bourque, T.S., et Jill Hanley de se prononcer en 90 secondes. Visionnez la vidéo.
Le travail social face à la disparité des niveaux de vie, par Vivian Labrie
L’économie est rarement un sujet de prédilection pour les travailleurs sociaux, mais Vivian Labrie, vulgarisatrice hors pair, est parvenue à captiver l’auditoire en abordant différents aspects de la pauvreté. Elle a clairement démontré ce qui engendre et maintient les inégalités, mais surtout le rôle que peuvent jouer les travailleurs sociaux pour la réalisation d’un Québec sans pauvreté, riche pour tout le monde et riche de tout son monde. Si vous souhaitez poursuivre la réflexion sur le sujet, vous êtes invités à répondre à une des trois questions proposées dans cette série d’exercices. Vos réponses seront colligées et présentées dans le dossier Pauvreté, inégalités, exclusion et travail social après les journées professionnelles.
Cliquez ici pour consultez le dossier Pauvreté, inégalités, exclusion et travail social
Testez vos connaissances
Les participants se sont prêtés au jeu en direct avec Kahoot! (application qui permet à un grand nombre de personnes de partager une activité en ligne). Ce fut l’occasion pour eux de survoler différents domaines émergents ou qui évoluent rapidement, comme l’aide médicale à mourir, la santé mentale, l’adoption et la garde d’enfants, la radicalisation, la procréation assistée, etc.; des champs d’expertise que les travailleurs sociaux pourraient investir davantage, ou encore qu’ils pourraient redécouvrir.
Lancement du numéro 148, vol. 1 de la revue Intervention
Le Comité de rédaction de la revue Intervention a profité de la pause du dîner pour lancer son dernier numéro (148) intitulé « Récits de pratique : de l’intervention à l’écrit dans le domaine de la famille ». Trois auteurs, Cynthia Beaudry, Myriam Richard et Dominic A. D’Abate, T.S. ont présenté leurs textes. Le numéro 148 est disponible dès maintenant à la lecture et au téléchargement sur www.revueintervention.org.
Les racines du travail social
Lors de ce panel, Marie-Pierre Beaudoin, T.S., Nadine Vollant, T.S. et Jean Seaborn, T.S., ont inspiré l’auditoire en livrant un témoignage de leur parcours. Leurs échanges ont démontré comment le travail social, ses valeurs et son spécifique leur ont permis d’assumer un leadership et de constituer une valeur ajoutée dans leurs domaines respectifs.
L’audace de s’imposer: développer la pratique dans d’autres milieux
Pour Nathalie L’Heureux, T.S., coordonnatrice aux interventions psychosociales au Service de police de Terrebonne, il a toujours été évident que le travail social répond à un besoin criant, tant de la part des populations vulnérables que des forces policières elles-mêmes. Il suffisait de le revendiquer, et de persister. Son récit démontre que le travail social peut s’adapter, se réinventer, mais surtout s’imposer dans des milieux moins conventionnels… dans l’intérêt de tous!
La parole aux gestionnaires
Ces vidéos ont permis de jeter un coup d’œil sur la réalité de trois travailleuses sociales gestionnaires : Nathalie Dupont, T.S., Nathalie Cauchon, T.S., et Michelle Frenette, T.S. Qu’est-ce que leur expertise leur permet d’apporter à l’administration des services publics? Comment voient-elles leur rôle? Comment vivent-elles la collaboration interdisciplinaire? Ce fut l’occasion pour les participants de se glisser dans leurs souliers pour quelques minutes et, qui sait, peut-être d’envisager à leur tour une carrière en gestion… Visionnez les vidéos de Nathalie Dupont, T.S., Nathalie Cauchon, T.S., et Michelle Frenette, T.S.
T.S. sous les projecteurs: 7 parcours, une même profession!
Les différents parcours présentés ont fait valoir la contribution que peut apporter le travail social dans le domaine des personnes aînées vulnérables et de la maltraitance, que ce soit au niveau de la recherche, de la gestion, de la formation, du développement de programmes ou de la pratique sur le terrain. Les travailleurs sociaux, quel que soit leur rôle respectif, partagent les mêmes valeurs, la même vision et peuvent faire une différence, chacun à leur manière!
Se connecter, créer des liens
Ce panel réunissait Miguel Thériault, Nathalie Hamel, T.S., Pierre-Luc Bossé et Alexandre Farrese. Il a permis aux participants d’explorer les différents impacts des nouvelles technologies sur le travail social. Leurs expertises complémentaires mettaient en lumière certains risques inhérents aux nouvelles technologies, mais aussi comment ces dernières peuvent constituer des outils d’intervention précieux. Preuve que le travail social peut se réinventer et se redéfinir pour mieux répondre aux besoins actuels!
Mot de clôture de la présidente de l’Ordre
Lors de son mot de clôture, Mme Ouimette a salué tous les collaborateurs qui, de près ou de loin, ont participé au succès de cet événement. Elle a précisé que l’Ordre entendait jouer un rôle clé dans les changements qui s’amorcent. La santé mentale et la protection des clientèles vulnérables doivent être une priorité pour le gouvernement et c’est autravailleurs sociaux d’intervenir et de parler en leur nom. L’Ordre en fait un devoir. Dynamique, il proposera des solutions et des indicateurs de performance adaptés. Tous ensemble, nous serons des acteurs de changement positifs. Avant de quitter la scène, elle a lancé un message à l’ensemble des travailleurs sociaux : « je souhaite que ces sentiments de fierté, de solidarité et d’engagement que nous avons vécu ici deviennent contagieux! Je vous demande de transmettre le virus à tous vos collègues! ».
Tout au long de l’évènement, les participants ont été invités à prendre un engagement et à l’afficher sur une structure géante. Le dévoilement de cette structure, et surtout de la multitude de cartons qui la couvrait, ont fait foi de la cohésion qui reignait à la TOHU!
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux, Dr Lionel Carmant, s’engage à l’écoute
Le ministre délégué à la Santé et aux Services sociaux et député de Taillon, Dr Lionel Carmant, était présent samedi et a clôturé l’évènement en annoçant aux travailleurs sociaux un important vent de changement, tout en s’engageant à être à l’écoute des travailleurs sociaux. Cliquez ici pour prendre connaissance des principaux éléments de l’allocution du ministre Camant et ici pour visionner la vidéo tournée lors de ce discours.