Lors de son passage à Rimouski vendredi 23 mars, Mme Guylaine Ouimette, T.S., s’est adressée par visioconférence à une trentaine de membres de la région de la Gaspésie – Bas St‑Laurent – Îles-de-la-Madeleine, répartis sur neuf sites différents. Cette rencontre a permis à Mme Ouimette d’échanger avec les membres sur plusieurs sujets d’intérêt.
Qualité de la prestation des services
Interrogée quant aux actions que l’Ordre entend mener en réaction à la situation vécue dans le réseau par un grand nombre de travailleurs sociaux qui se disent épuisés et incapables de pratiquer dans des conditions optimales, Mme Ouimette a d’abord rappelé que l’Ordre a publié plusieurs articles sur ce sujet et qu’elle a personnellement abordé le sujet avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, la ministre déléguée à la Réadaptation et Réadaptation et à la protection de la jeunesse, Lucie Charlebois, et la ministre responsable des Aînés et de la lutte contre l’Intimidation, Francine Charbonneau.
Cela dit, la présidente reconnait que la situation est inadmissible et que la mission de protection du public qui incombe au système professionnel – et à l’OTSTCFQ – est mise à mal par le ministère de la Santé et des Services sociaux. «Nous sommes très au fait que vous devez actuellement défendre, parfois seuls, la qualité de votre travail. Nous sommes conscients, à l’Ordre, que la situation actuelle est dans précédent, que la qualité des services offerts en est affectée. Les DSM, les CM, les syndicats sont responsables de remettre en question la structure organisationnelle responsable de cette triste réalité. De son côté, l’Ordre doit questionner, documenter et tenter d’influencer le gouvernement. C’est là que se situe notre limite».
Parallèlement, Mme Ouimette a indiqué préparer une sortie publique, en collaboration avec d’autres ordres de la santé mentale et des relations humaines pour interpeller les différents partis politiques sur ces enjeux d’une grande importance.
Évaluation du fonctionnement social
Certains membres ont constaté, en supervisant des stagiaires, que des écoles de service social n’offrent pas de formation en lien avec l’évaluation du fonctionnement social. Déjà informée de la situation, Mme Ouimette a répondu que des pourparlers sont déjà en cours avec les directeurs d’écoles de service social et que l’Université de Sherbrooke enseigne déjà cette matière, ainsi que l’ouverture de régimes de protection, dans le cadre d’un projet pilote. Ultimement, l’Ordre vise à ce que toutes les activités réservées fassent également l’objet d’une formation universitaire.
OEMC VS évaluation du fonctionnement social
Plusieurs membres ont soulevé le fait de devoir fournir un OEMC, pour leur employeur, et une évaluation du fonctionnement social, pour l’Ordre. Ils s’interrogent à savoir comment l’Ordre peut les appuyer, auprès des employeurs, en leur faisant comprendre que l’évaluation du fonctionnement social est aussi importante que l’OEMC et qu’ils doivent allouer aux travailleurs sociaux le temps nécessaire pour la réaliser. Mme Ouimette rappelle que l’OEMC est un outil qui sert principalement à déterminer le panier de services dans les programmes de soutien à domicile, de soutien à l’autonomie des personnes âgées (SAPA), mais qu’il ne peut remplacer le rapport d’évaluation. «L’OEMC est un outil précieux et les travailleurs sociaux peuvent y référer dans leurs rapports. Toutefois, en ne référant qu’à cet outil ou encore en le considérant comme un rapport d’évaluation, le travailleur social limite son analyse et sa compréhension de la personne en interaction avec son environnement à la seule dimension de l’autonomie».
Sur ce même sujet, Mme Ouimette ajoute que des travaux sont en cours avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, en collaboration avec certains CIUSSS afin d’informatiser l’évaluation du fonctionnement social et de permettre une interopérabilité entre les outils cliniques du MSSS (OEMC, OCCI, ISO-SMAF, SMAF-social) et l’évaluation du fonctionnement social. La présidente confirme également que le MSSS partage cet avis selon lequel les outils cliniques ne peuvent se substituer à l’évaluation du fonctionnement social. «À cet effet, nous recommandons aux travailleurs sociaux de reprendre des sections de l’OEMC ou de les résumer dans leur évaluation».