Je suis travailleuse sociale depuis 30 ans. J’exerce à la fois en pratique autonome, en tant que médiatrice familiale, et au CISSS de Laval, auprès des couples en instance de séparation ainsi que des personnes âgées.
Je suis devenue travailleuse sociale parce qu’aussi loin que je me souvienne, au Liban, mon pays d’origine, les gens répétaient cette petite comptine à mon sujet : « Si tu pleures, si tu es triste, va voir Thérèse! »; je n’avais que 15 ans à l’époque! Après mon baccalauréat en travail social, j’ai complété une maîtrise en médiation interculturelle et je suis à faire un doctorat avec comme sujet de thèse : Intégrer l’approche interculturelle en intervention sociale. Parce que les nouveaux arrivants, au Québec, n’ont pas tous la chance que j’ai eue pour faciliter leur intégration.
Ce qui me rend particulièrement fière, professionnellement, c’est de constater la satisfaction des familles auprès desquelles je travaille, parents et enfants, qui se sentent rassurés quant à la suite des choses après cette étape éprouvante de leur vie qu’est la séparation. Je leur rappelle toujours que la famille est éternelle, même quand le couple n’est plus.
En médiation, j’aborde le couple sans parti pris pour l’un ou pour l’autre, sans porter de jugement. Je prends le temps d’établir un climat de confiance, avec chaque conjoint, pour qu’ils se sentent à l’aise d’aborder les vrais problèmes, sans filtre. Je leur demande de parler de leurs forces, de leurs faiblesses. Il m’arrive de demander aux conjoints s’ils savent pourquoi ils se séparent et si c’est vraiment ce qu’ils souhaitent, tous les deux. Je dis souvent, l’amour est la base de votre couple; il y a peut-être un problème de communication, mais peut-être que l’amour est encore là? Quoi qu’il en soit, au final, en tant que médiatrice familiale, pour moi, ce qui importe le plus c’est le bien-être des enfants.
Mon plus grand défi professionnel, c’est rester en amour avec ma profession, de garder allumé ce feu sacré, cette passion, qui m’habitent depuis ma tendre enfance et qui me portent vers l’autre.
Si je pouvais déconstruire une idée préconçue au sujet des T.S., ce serait nous ne sommes pas des professionnels de second ordre. Dans le domaine de la santé mentale, des relations humaines et de la médiation familiale, nous sommes sur le même pied d’égalité que tous les autres professionnels. Nos compétences gagnent à être mieux connues et reconnues.