Mot de la présidente

Par | Publié le | dans la catégorie Mot de la présidence

 

« La société québécoise a trop besoin de vous, à toutes les étapes de la vie et dans toutes les sphères de services, pour que nous baissions les bras ».

Chères et chers membres.

Le 28 septembre dernier avait lieu l’assemblée générale annuelle de l’Ordre à laquelle près de 500 membres ont assisté sur place ou par webdiffusion. Cette journée fort réussie a aussi été l’occasion pour 125 T.S. et T.C.F. de suivre des formations portant sur la défense de droits : de la perspective à l’actualisation dans la pratique, dispensées par des formateurs très appréciés et que je remercie.

Étant dans la deuxième année de mon second mandat, je suis fière du travail que nous accomplissons quotidiennement pour réaliser notre mission. Le mandat réglementaire qu’a confié le gouvernement à l’Ordre en 1974 est clair. Notre travail est d’assurer la protection du public en garantissant la compétence de nos membres.

L’Ordre s’est aussi donné comme mission de positionner ses deux professions et de renforcer leur identité professionnelle. J’ai entrepris de faire comprendre haut et que la protection du public va de pair avec votre capacité de travailler selon les normes, la déontologie, l’éthique et dans les règles de l’art.

Œuvrer dans des conditions limitées, dans la désorganisation des trop nombreuses réorganisations, sans ressources suffisantes, sans soutien clinique, sans moyens administratifs nécessaires, dans une approche industrielle de productivité est clairement un obstacle à la protection du public.

Je vous invite à lire le rapport annuel 2018-2019 qui se trouve sur le site Internet de l’Ordre. Ceci dit, pour vous faciliter les choses, je me permets de vous présenter les faits saillants qui représentent une partie du travail réalisé par toutes les composantes de l’Ordre, que ce soit à la gouvernance politique ou la gouvernance administrative.

Quelques dossiers

En rafale 

  • La transformation de la gouvernance de l’Ordre en vertu de la Loi 11 a requis de nombreux travaux qui ont porté leurs fruits. À la permanence, le grand virage entrepris il y a 2 ans a entraîné plusieurs chantiers.
  • La tournée de six régions et la rencontre de plus de 400 membres, la tenue des Journées professionnelles Le travail social dans tous ses états qui a réuni 500 membres de plusieurs régions du Québec ont été des rendez-vous où il a été question de problématiques émergentes, de pratiques inspirantes, d’outils novateurs et de réflexions prometteuses. Un autre événement rassembleur de même nature aura lieu en 2021.
  • L’enjeu sociétal qu’est l’aide médicale à mourir nous a incité, avec cinq autres ordres professionnels, à demander publiquement au gouvernement du Québec de contester la loi actuelle et d’adopter un décret afin de soumettre la question de la constitutionnalité de la loi fédérale en fonction des principes dégagés par la Cour suprême du Canada dans l’arrêt Carter.
  • Avec ses différents partenaires, l’Ordre poursuit ses travaux dans ce programme novateur de formation adaptée pour les communautés autochtones.

À l’interne

Le Service de l’admission enregistre depuis un an une augmentation de 34% des demandes d’admission par voie d’équivalence. La subvention octroyée pour le projet du ministère de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration du Québec sur l’accueil des candidats formés à l’étranger en travail social, le CFETS, est utilisée à bon escient et le travail avance très bien. Une consultation a été effectuée auprès de candidats afin de mieux connaître leurs besoins en termes d’information et de formation. De là, un guide a été rédigé et la production de capsules web est en cours afin d’expliquer les procédures de demande d’admission aux personnes concernées.

Le Service des affaires juridiques est en attente de la finalisation de notre nouveau Code de déontologie. Des outils de référence et de nouvelles formations touchant à l’éthique et à la déontologie seront développés alors que les formations existantes seront mises à jour afin de tenir compte de l’entrée en vigueur de ce changement réglementaire en 2020. L’entrée en vigueur du Règlement sur l’exercice en société des membres de l’Ordre est aussi prévue pour 2020. Finalement, des modifications à notre Règlement sur les élections et l’organisation de l’Ordre seront en vigueur pour les élections qui se tiendront au printemps 2020 et qui réduiront le nombre d’administrateurs de 24 à 14.

Dans son mandat de faire connaître l’Ordre et les positions qu’il défend, le Service des communications donne priorité aux communications avec les membres, à travers les médias internes de l’organisation, et celles avec le public par les médias traditionnels et sociaux. Cette direction est également responsable des éditions de l’Ordre, incluant le site Web et la revue Intervention. Elle est aussi chargée d’organiser les semaines dédiées à nos deux professions en mars et en mai de chaque année.

Du côté du Service du développement professionnel, l’équipe a dispensé plus de 2 000 réponses en 2018-2019 et en est déjà à près de 1000 demandes depuis avril 2019. Les échanges avec les membres sur des sujets courants permettront aussi de bonifier la foire aux questions qui se trouve sur le site Internet de l’Ordre.

Le dépôt du projet de loi 18, Loi modifiant le Code civil, le Code de procédure civile, la Loi sur le Curateur public et diverses dispositions en matière de protection des personnes, a exigé beaucoup de travaux, notamment pour la présence en commission parlementaire où l’Ordre a déposé son mémoire appuyant le projet de loi et proposant 17 recommandations. La nouvelle loi exigera que l’Ordre assure une gestion du changement notamment de diffusion d’information, de formation continue, de production d’un guide de pratique.

En mars dernier, le Conseil d’administration a adopté Les normes générales d’exercice de la profession de travailleur social qui précisent les attentes de l’Ordre à l’égard des travailleurs sociaux quant au processus d’intervention sociale ainsi qu’à la posture professionnelle attendue. Autour de ces deux normes principales s’articule un ensemble de 58 normes regroupées en 6 sous-thèmes pour chacune.

Enfin, l’équipe travaille à faire valoir l’importance de l’Évaluation du fonctionnement social (ÉFS) comme processus clinique. Un instrument technologique sera déployé par le MSSS au programme SAPA et nous insistons pour qu’il soutienne l’exercice du jugement professionnel du T.S., à la lumière de la marque distinctive de la profession.

La DSATI couvre les services administratifs et les technologies de l’information. Tenant compte de la croissance de nos activités de protection du public (hausse des inspections, des dossiers au bureau du syndic, des demandes d’équivalence, des stages de perfectionnement, etc.) et autres activités, nous devons respecter une saine gestion financière. Les efforts en ce sens ont porté leurs fruits. En matière de technologies de l’information, le virage numérique est entrepris et la modernisation de nos systèmes va démarrer en 2020 à la suite d’un audit et de la mise en place d’un plan de travail en lien avec les besoins de l’organisation et la gestion de vos dossiers.

Concernant la profession de thérapeute conjugal et familial, le responsable à l’Ordre travaille à l’organisation d’une équipe de coordination provinciale pour tous les T.C.F. et à l’offre de formation continue dispensée par des T.C.F., dont une formation en ligne prévue l’an prochain. Parmi les dossiers en cours, notons la création du titre d’emploi T.C.F. dans la nomenclature du Réseau, l’exonération des taxes d’accise pour les T.C.F.-psychothérapeutes en pratique autonome et la reconnaissance des psychothérapeutes en pratique autonome par les assureurs.

Finalement, le Bureau du syndic rapporte une augmentation de 40% des demandes d’enquêtes alors que quelque 259 demandes ont été reçues en 2018-2019. Le nombre d’enquêtes à traiter a connu une progression de 40%, passant à 220 comparativement à 158 en 2017-2018. Les demandes proviennent du public à 75%, des employeurs à près de 12%, des membres de l’Ordre pour 6,4% et quelques-unes émanent de l’Ordre des psychologues du Québec, de l’inspection professionnelle et du syndic lui-même. Le lieu de pratique des membres visés par ces demandes est à 68 % en établissement, puis à 27% en pratique autonome et 5% en milieu communautaire.

À l’externe
La collaboration entre les dix ordres du domaine de la santé mentale et des relations humaines est devenue incontournable. Nous échangeons sur divers enjeux communs, notamment pour clarifier les frontières autour des activités réservées.

Les constats de l’étude de perceptions que nous avons réalisée ensemble l’an dernier sont très préoccupants et confirment les informations que nous avions colligées. Les ordres ont convenu de ne diffuser les résultats qu’à la ministre McCann et je peux vous confirmer qu’elle a été ébranlée. Nous visons l’actualisation des changements significatifs et des améliorations concrètes par le gouvernement. Je vous en reparlerai.

Vous l’aurez sans doute remarqué, l’Ordre accentue sa contribution aux débats publics et sociétaux et nous marquons des points. Il y a urgence d’agir dans tous les secteurs d’intervention de nos deux professions. Et nous nous faisons un devoir d’ancrer notre positionnement auprès du gouvernement, ainsi qu’auprès des médias.

Vos conditions de pratique nous préoccupent. Nous rappelons à toutes les instances décisionnelles qu’au centre du fameux système, il y a le public. Nous multiplions les contacts et les échanges avec les responsables de dossiers qui nous concernent. Notre travail porte ses fruits puisque nous constatons que tant la ministre McCann que le ministre Carmant saisissent bien nos enjeux. Ceux-ci ne tiennent ni du corporatisme ni du syndicalisme. Sensibilisation pédagogique et information, nous prenons toutes les voies pour améliorer, changer et rebâtir l’espace nécessaire dont vous avez besoin pour rendre vos services à la hauteur de vos normes et de votre déontologie.

Cette année, nous avons entrepris de développer davantage nos relations avec les médias. Notre conférence de presse à la suite du triste événement survenu à Granby a connu une couverture impressionnante. D’ailleurs, l’Ordre a bien l’intention de faire entendre sa voix lors de la commission d’enquête sur la protection de la jeunesse. Il s’agit d’une occasion unique de nommer les enjeux, mais aussi, et surtout, de regarder en avant en proposant des améliorations concrètes à court et moyen termes.

 

Mes réponses à des questions des membres

Introduction du vote électronique lors des AGA
Le Code des professions du Québec ne permet pas encore le vote électronique dans le cadre des AGA. Un récent projet de loi (no. 29) est actuellement à l’étude et il est envisagé que les ordres professionnels puissent le permettre.

La formation universitaire
L’Ordre est très conscient des enjeux de la formation initiale et de la mise à jour des compétences par l’offre de la formation continue. À l’instar des 46 ordres professionnels, le mandat du comité de formation des T.S. est d’examiner, dans le respect des compétences respectives et complémentaires de l’Ordre, des établissements d’enseignement universitaire et du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, les questions relatives à la qualité de la formation. Le comité a comme mandat de revoir chaque année la situation relative à la qualité de la formation et de donner son avis au C.A. Le rapport de ce comité est en page 58 du rapport annuel. À l’aube d’une nouvelle réflexion stratégique, l’Ordre envisagera divers scénarios afin de répondre aux réalités d’aujourd’hui.

L’accessibilité, le coût et la reconnaissance des formations
La réflexion est en cours à l’égard de la formation continue obligatoire. Nous espérons simplifier la réglementation actuelle. Des travaux en ce sens sont en cours. L’Ordre a déjà mis en place des mesures pour amoindrir le coût et l’accès aux formations continues. Par exemple, le tarif pour les formations et le lunch lors de la tournée de la présidente dans six régions, ainsi que le coût pour les formations dans le cadre de l’AGA ont été fixés à 45$, lunch inclus. Aussi, les étudiants et les T.S. en milieu communautaire ont bénéficié d’une baisse de tarif de 60% pour assister aux journées professionnelles (150$ tarif régulier, 90$ tarif étudiant et milieu communautaire). De façon générale, l’Ordre offre des formations parmi les moins coûteuses au sein des divers ordres professionnels.

Les tarifs d’adhésion
Il faut souligner que la cotisation professionnelle à l’Ordre s’élevait en 2012-13 à 530$; en 2020-2021, soit 6 ans plus tard, elle sera de 540$. La cotisation payée en moyenne dans les ordres professionnels est de 850$.

Il y a déjà des taux réduits applicables à la cotisation de l’Ordre (les frais de l’Office des professions et les taxes qui s’appliquent sont en sus):

  • Finissants universitaires : 235,96$ (année 1), équivalent à 33 %
  • Membres aux études : 339,43$ (année 1) équivalent à 50%
  • Divers congés maladie, maternité, etc. (équivalent à 50%) et taux préférentiel pour les membres sans emploi (équivalent à 50%)
  • Tarif réduit de certaines formations.

Canaux de communications entre l’Ordre et ses membres
Les canaux de communication entre l’Ordre et ses membres sont toujours ouverts. Je m’en fais un devoir de présidente. L’esprit même de « co-construction » est essentiel afin que nos décisions soient porteuses pour la protection du public et, par le fait même, pour protéger l’éthique et la déontologie ainsi que pour favoriser l’exercice optimal de nos professions. La tournée de la présidente et les rencontres (2 fois par année) avec les équipes de coordination régionale sont quelques exemples qui appuient mon engagement. Je suis toujours ouverte à échanger sur des enjeux qui concernent nos professions et sur lesquels le conseil d’administration pourrait réfléchir.

Mes remerciements

L’Ordre est le reflet de la contribution exceptionnelle de plusieurs personnes : le Conseil d’administration, le comité exécutif, le comité de gouvernance et d’éthique et le comité d’audit et des finances, les membres bénévoles qui œuvrent au sein des comités. Il faut aussi reconnaître le travail de chacune et chacun de nos employés, ainsi que l’engagement de notre directrice générale et secrétaire. Leur travail indispensable est le fondement de notre organisation.

Je vous souligne qu’en juin 2020, conformément aux exigences de la Loi 11, le Conseil d’administration de l’Ordre passera de 24 à 14 administrateurs. La nouvelle structure entraînera des défis organisationnels et en découlera une nouvelle planification stratégique.

En conclusion, la mission de notre Ordre est claire : la protection du public, et ce, grâce à des professionnels compétents. Notre vision à 360 degrés l’est tout autant afin que nos professions honorables soient comprises, respectées et reconnues. Être de fervents défenseurs des personnes en situation de vulnérabilité est une responsabilité qui comporte non seulement des devoirs, mais également des pouvoirs. Dans ma fonction de présidente, je réalise que, plus que jamais, nous devons nous occuper de nos affaires. Si nous n’occupons pas notre terrain, celui que nous confèrent nos connaissances et nos compétences, celui que nous reconnaît l’État, d’autres le feront à notre place. Les personnes qui ont besoin d’aide ne seront jamais bien servies, si ceux qui sont chargés de les aider ne sont pas habilités à le faire adéquatement. J’ajoute que personne n’a avantage à semer la confusion quant aux compétences des uns et des autres.

Toutes et tous ensemble, nous sommes les experts du travail social et de la thérapie conjugale et familiale au Québec. Protéger le public est une affaire d’équipe. C’est la mission de l’Ordre ainsi que la vôtre.