Bruno, travailleur social, œuvre dans un CLSC au sein du programme pour personnes en perte d’autonomie liée au vieillissement (PPALV). Il écrit à son ordre professionnel pour faire part de inquiétude au sujet d’un certain nombre de mesures mises en place par son établissement par souci d’efficience, d’efficacité et de performance. Dans sa lettre, il explique qu’une des mesures de gestion à laquelle il est tenu de se soumettre consiste à remplir quotidiennement une grille de performance. Celle-ci énumère les différentes activités professionnelles pouvant être effectuées, leur durée (en minutes) selon la situation (simple, modérée ou complexe). Il ajoute avoir reçu des directives l’incitant à réaliser un quota minimal d’interventions directes auprès de la clientèle (entrevue avec la personne soit en face à face, soit par téléphone) dans les délais prévus et indiqués dans la grille. Il aurait également été informé que les consultations cliniques ad hoc entre collègues sont proscrites et que les échanges concernant sa pratique professionnelle ne sont désormais autorisés qu’avec son gestionnaire, les quel est issu d’une autre discipline. Pour toutes ces raisons, Bruno se questionne sur ses obligations et ses responsabilité, en tant que travailleur social ainsi qu’au sujet de la posture professionnelle recommandée face à de telles mesures administratives.
Avis 119 – Indépendance professionnelle