Montréal, le 04 mai 2021 – L’Ordre des travailleurs sociaux et des thérapeutes conjugaux et familiaux du Québec (l’Ordre) accueille très favorablement l’ambitieux rapport de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Ce rapport incontournable devant maintenant se traduire en actions soutenues, l’Ordre enjoint au gouvernement de se doter d’une loi-cadre, d’un plan de travail et d’un échéancier pour garantir la mise en œuvre de ses nombreuses recommandations.
Puisqu’il est question des droits et du bien-être des enfants, l’Ordre est particulièrement satisfait que le rapport appelle à l’action de toutes les parties prenantes qui gravitent autour d’eux, notamment les différents ministères, milieux et intervenants. Cela répond à la principale préoccupation énoncée dans le mémoire intitulé Un rendez-vous incontournable, déposé en mai 2020 par l’Ordre. En reconnaissant la responsabilité collective envers les enfants, le rapport insiste sur l’importance de remettre au cœur des actions, après des décennies d’érosion, la prévention et les services de première ligne et de proximité.
En ce sens, les travailleurs sociaux, présents dans le réseau de la santé et des services sociaux et les milieux de vie des enfants, et les thérapeutes conjugaux et familiaux, spécialisés dans la psychothérapie auprès des familles, sont bien placés pour contribuer à la réalisation du plan proposé par la Commission Laurent.
« Avec un rapport aussi complet et juste dans son analyse, le principal défi en sera maintenant un de concertation et d’opérationnalisation. Pour éviter que le rapport ne se retrouve sur les tablettes, il faudra un réel leadership politique, une volonté de collaboration avec les parties prenantes et les oppositions ainsi que des investissements substantiels » soutient M. Pierre-Paul Malenfant, T.S. et président de l’Ordre. « La prompte annonce du premier ministre quant à la création d’un groupe d’action interministériel est encourageante. Nous considérons toutefois que le gouvernement devrait aller plus loin en présentant, devant l’Assemblée nationale, cet automne, non seulement une loi révisant la Loi sur la protection de la jeunesse, mais aussi une loi-cadre sur le bien-être des enfants visant à établir les grands principes sur lesquels reposeront les actions, allant de la prévention au rétablissement, ainsi que la reddition de comptes », explique-t-il.
Rehaussement des compétences et formation
Du fait de sa mission de protection du public, l’Ordre se réjouit de voir que le rapport recommande le rehaussement des compétences ainsi que la formation et le soutien professionnels des intervenantes à la direction de la protection de la jeunesse (DPJ) tout au long de leur parcours.
« Les professionnelles à la DPJ font un travail indispensable, mais aussi très unique. La réflexion sur la formation universitaire spécialisée est un chantier auquel l’Ordre s’intéresse déjà et sera heureux de collaborer. En s’assurant que les professionnelles sont adéquatement formées et membres de leur ordre professionnel, on met en place des conditions favorisant non seulement la protection du public et le bien-être des enfants, mais aussi le développement personnel et professionnel des intervenantes », mentionne M. Malenfant.
La place des services sociaux dans le réseau
L’Ordre appuie sans réserve la création d’une direction des services professionnels psychosociaux dans chaque établissement, ce qui reconnait leur caractère distinctif et favorisera la concertation et la collaboration. Il reçoit également avec beaucoup d’enthousiasme la proposition de la Commission d’assurer la présence de services de première ligne, à un niveau très local, grâce aux CLSC, un modèle qui a déjà fait ses preuves.