Portrait de Carolane Larocque, T.S.

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Il y a maintenant neuf ans que je suis travailleuse sociale. Je pratique à Montréal, auprès de personnes ayant une déficience intellectuelle ou un trouble du spectre de l’autisme (DI-TSA), combiné à des troubles graves de comportement (TGC), et de leurs familles, et qui sont hébergées dans des résidences à assistance continue (RAC) au CIUSSS Centre-Sud. Je suis aussi membre du Conseil d’administration de l’OTSTCFQ.

Je suis devenue travailleuse sociale parce que je souhaite contribuer à une meilleure justice sociale. J’ai le souci d’aider et d’accompagner les personnes qui ont eu moins de chance dans leur vie et qui vivent diverses formes d’oppression, souvent en raison de politiques sociales inefficaces, ou simplement absentes. 

Ce qui me rend particulièrement fière, professionnellement, c’est de soutenir les personnes dans l’appropriation de leur pouvoir d’agir et dans la défense de leurs droits. Je retire une immense satisfaction des luttes qui permettent de faire des gains pour ces personnes, aussi petits soient-ils. 

Dans mon quotidien, je suis souvent la figure de référence pour les familles. Je les aide à comprendre les services que nous offrons et à mettre ceux-ci en adéquation avec les besoins de l’usager. Je les accompagne dans leurs démarches pour obtenir d’autres services dans le réseau de la santé et des services sociaux ou dans la société en général. Régulièrement, je dois également sensibiliser différents partenaires aux notions d’aptitude et consentement libre et éclairé. Pour assurer la protection des usagers, je dois aussi procéder à l’évaluation psychosociale dans le cadre d’une ouverture ou d’une réévaluation d’un régime de protection. Cette démarche vise à évaluer correctement les aptitudes et les faiblesses de la personne afin de recommander le niveau de protection approprié pour elle. Finalement, à travers mes démarches, je conscientise les usagers par rapport à leurs droits, les amener à mettre leurs limites et à se reprendre en main, au maximum de leurs aptitudes. 

Mon plus grand défi professionnel, c’est de faire reconnaître que les T.S. gagneraient à faire partie du processus décisionnel des politiques sociales puisque nous connaissons très bien les enjeux sur le terrain et les mesures qui seraient réellement efficaces.

Si je pouvais déconstruire une idée préconçue au sujet des T.S., ce serait de démystifier le fait que l’intervention en travail social se fait uniquement au niveau individuel. C’est une partie importante de notre travail, mais ce ne sera jamais suffisant pour permettre d’exercer un réel changement social.